DELAHERCHE Auguste (1857-1940), Ceramist

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AUGUSTE DELAHERCHE – IMPORTANT PLATE, CIRCA 1900

IMPORTANT PLATE, CIRCA 1900
Grès, with a design in full relief of waterlilies
Signed with the circular seal and numbered 3105. Restauration on a stem
Probably executed in the workshop in rue Blomet (1887-1894) or in Armentières during the summer of 1891. (see the article by Lucien Falize dedicaced to E. Gallé on the Revue des Arts Décoratifs, 12th year, 1891-1892, pp. 234 & 235)
47.3 cm. diameter

Bibliography
“Delaherche, lui aussi, avait cru à l’exposition de la plante, et il s’était mis résolument au travail. Vous le connaissez et vous l’aimez, ce doux colosse qui tuerait un bœuf d’un coup de poing, et dont les doigts ont des caresses d’enfant. Il aime son grès comme vous aimez le verre. Il passe ses nuits, lors des fournées, à veiller son feu ; il couche auprès comme un gardien jaloux ; celui-là ne sait pas séparer l’Art du métier, les deux mots n’ont qu’un sens, et il a conquis presque aussi vite que vous l’attention des gens de haut goût. On dit : Gallé et Delaherche, comme si vous étiez deux artistes d’autrefois, et vos meilleures œuvres sont déjà des pièces de collection.
Donc, Delaherche a, cet été, quitté Paris et l’atelier de la rue Blomet, et il s’en est allé avec sa femme vivre près de Beauvais, son pays, comme vous près de Nancy. Il a acheté une maison de paysan, a bâti son four, a gâché sa terre et il a cherché. Dans une pomme de pin il a trouvé un vase simple et charmant, dont la forme simplifiée convient aux nuances du grès flambé ; il l’a fait sans s’inquiéter de savoir que le pin était consacré à Cybèle, et que ses fruits étaient offerts, dans les sacrifices, à Bacchus. Il a ramassé des marguerites dans les prés, et du calice entr’ouvert d’une de ces fleurs qu’il a grandi, il a fait un porte-bouquet délicieux que vernisse l’émail.
Le nénuphar est devenu un plat, une patène, une coupe à libation, je ne sais quoi de noble, de superbe, qui n’est plus le nénuphar, qui n’est pas une rosace, mais qui convient au grès, s’accorde logiquement avec les conditions de tournage et de cuisson, d’émail et de coloration, qu’il semble que cela ait toujours existé ainsi.
Le talent de Delaherche est simple, sa ligne puissante, il voit grand et n’a pas souci du détail ; il s’entend à tracer un profil, à tourner un bassin, à inscrire un motif large dans une forme appropriée ; son art n’est compris à cause de cela que des artistes et des gens doués d’un goût parfait. Rien n’est complet comme une belle plante dans un de ses grès, cela forme un tout harmonieux, et il en faut faire l’expérience sur les enfants pour voir combien leur esprit droit et prime-sautier est séduit par l’accord de la fleur et du vase.
Delaherche a donc rapporté de sa saison d’été toute une première démonstration tirée de la plante, et le sentiment public lui a donné raison : ses premières fournées ont été enlevées d’enthousiasme”. La Revue des Arts Décoratifs, 12ème année, 1891-1892, pp. 234 & 235
Paul Arthur French Art Nouveau Ceramics / An Illustrated Dictionary, Norma éditions, 2015, ill. p. 134