Figure emblématique du tournant des XIXe et XXe siècles, la « Divine » Sarah Bernhardt (1844-1923), actrice tout autant qu’artiste, fait l’objet d’une exposition tout à fait exceptionnelle au Petit Palais, le musée détenant l’un de ses plus beaux portraits peint par son ami Georges Clairin ainsi que plusieurs sculptures qu’elle a elle-même réalisées.
Le parcours de l’exposition retracera grâce à plus de 400 œuvres la vie et la carrière de ce « monstre sacré », terme inventé pour elle par Jean Cocteau et présentera également des aspects de sa vie moins connus comme son activité de peintre et d’écrivain mais surtout de sculptrice.
Interprète mythique des plus grands dramaturges comme Racine, Shakespeare, Victor Hugo, Edmond Rostand, elle ne cesse de triompher sur les scènes du monde entier. L’exposition évoquera ses plus grands rôles grâce à la présentation de ses costumes de scène, de photographies, de tableaux, d’affiches… Sa « voix d’or » et sa silhouette longiligne, atypique à l’époque, fascinent autant le public que le monde artistique et littéraire qui lui voue un véritable culte. Elle est l’amie des peintres comme Gustave Doré, Georges Clairin, Louise Abbéma, Alphonse Mucha mais aussi des écrivains comme Victor Hugo, Victorien Sardou ou Sacha Guitry et des musiciens tels Reynaldo Hahn.
Artiste elle-même, une section entière de l’exposition reviendra sur cet aspect moins connu de sa vie. Des photographies, des tableaux la montreront « au travail » et de nombreuses sculptures témoigneront de son talent.
De multiples objets lui ayant appartenu illustreront la « Sarah intime », son intérieur, sa garde-robe, et rappelleront son goût pour les excentricités et les bizarreries. D’un caractère indomptable, Sarah Bernhardt peut être considérée comme une véritable star avant l’heure, toujours à l’affût des nouveautés, utilisant son image pour sa propre publicité. Un chapitre de l’exposition sera d’ailleurs dédié à ses tournées dans le monde entier. À sa mort en 1923, à l’âge de 79 ans, elle est devenue depuis longtemps une véritable star et l’engouement dont elle fait l’objet préfigure le culte dont bénéficièrent les grandes étoiles du cinéma du XXe siècle.
WALTER SPINDLER
“SARAH BERNHARDT INVOQUANT DIOTIMA”, 1908
Watercolor and pencil on paper
Monogrammed twice and dated 15 juin 1908
Bearing the inscription: Diva Sarah Bernhardt Musa Imperatrix a Diotima.
A Diotima tous mes désirs, tous mes devoirs me viennent d’elle.
18 x 24 cm.